Les mots se sont éteints
Nuit
Les mots se sont résorbés
Soif
Où puiser
Un lait d’étoiles ?
*
Ai-je assez tournoyé
sous la paume du temps
ai-je assez souffert
sous les dents du manque
ai-je assez brûlé
sous l’air du désir
serai-je un jour
évidée de moi-même
coquille blanche
roulant sur la grève ?
*
Cendres volatiles
Autant que veloutées
un rien détruit
l’ordonnance du feu
un rien vous emporte
loin du rougeoiement
de l’origine
cendres
condamnées
à la dispersion
sœurs de nos tristesses
*
Ce que nos bouches murmurent
dans l’obscur
ce que nos yeux entrevoient
dans la lumière
dites-le nous hiéroglyphes
issus du songe
traduisez
notre effroi
notre espoir
sur la pierre l’écorce le sable
faites croître
une fleur de sens
Françoise ASCAL, Entre chair et terre,
Collection l’Orpiment, le Réalgar, 2017, p 32-35
Poster un commentaire
Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.
Vos informations
(Le nom est obligatoire. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)
Commentaires